BRETT Lily : Lola Bensky
A 19 ans, elle était ronde, très ronde, et passait beaucoup de temps à réfléchir à des régimes farfelus qu’elle ne commençait jamais. A Londres, New York, Los Angeles, elle interviewait les vedettes montantes : Mike Jagger, Jimi Hendrix, Jim Morrison, Anis Joplin, pour un magasine rock australien. Lola Bensky, est la fille d’émigrés juifs, survivants d’Auschwitz dont la mémoire, saturée d’horreurs, les rend incapables d’être psychologiquement présents pour elle.
Et puis, nous la retrouvons à 30 ans, à 60 ans. Mariée, démariée, mariée. Ronde, moins ronde, toujours préoccupée par son poids, mère, écrivain, elle attend de plusieurs psy qu’ils l’aident à se débarrasser d’angoisses paralysantes. Lola Bensky est juive « très juive », elle a en quelque sorte intégré la douleur de ceux qui ont vécu l’impensable. Au cours des années, elle arrive peu à peu à pactiser avec un passé qui n’est pourtant pas vraiment le sien et cela dans un récit toujours teinté d’humour.
Un très bon roman, à peine une fiction.